Faire du neuf avec du vieux.


Il m'arrive parfois,
lorsque j'ai un besoin pressant d'assouvir ma fièvre consommatrice,
de sortir rapidement pendant la pause de midi
pour aller faire un petit tour à la galerie commerciale
qui se trouve à quelques centaines de mètres de mon lieu de travail.

Et ce jour-là je fus récompensé d'avoir fait l'effort de marcher un peu.
 
À proximité de l'entrée,
ni trop loin pour qu'on ne voie pas l'allusion au temple de la consommation,
ni trop près pour que ça fâche les responsables du centre,
quelqu'un avait déposé ce qu'on pourrait appeler une oeuvre d'art.


Probablement aussi un rapport avec une grosse foire d'art
qui se tenait en ville à ce moment-là.
La grosse foire avec plein d'argent échangé
entre artistes, galeristes, et particuliers.
Ce qui expliquerait la réaction de l'artiste anonyme créateur de cette oeuvre.
Société de consommation,
avoir du mal à se frayer un chemin dans la,
être écrasé par la,
toussa.


Un caddie, des bouteilles, et un film plastique.
C'est tout.

Personnellement je ne trouve pas ça spécialement beau, mais original.
On ralentit quand on passe à côté, ce qui n'est déjà pas si mal.
Il y en a même qui prennent des photos.
Si, si.
Et puis il semble que si ça ne plaît pas, au moins ça ne déplaît pas non plus.
L'oeuvre est maintenant en place depuis plus d'un mois
sans que personne ne l'ait déplacée, ôtée, vandalisée ou incendiée.
Et pourtant les flammes, vus les matériaux employés,
créeraient certainement une transformation intéressante de l'oeuvre originale.

Il reste de l'espoir en la nature humaine.



Allez bonhomme,
continue tes courses.

 



La disparition.


Y'a plus.
Depuis le le 1er juillet le 3615 ne répond plus.

Il datait des années 80.
On n'a pas réussi à l'exporter, mais qu'est-ce qu'on s'en est servi chez nous.
C'était lent, le graphisme était très rudimentaire,
mais qu'est-ce qu'on l'a aimé.
On nageait en pleine science-fiction
quand on consultait l'annuaire électronique ou ses comptes bancaires.
La boîte marron et beige était la plus répandue.
On ne la trouvait pas très jolie,
mais maintenant qu'elle a vieilli on lui trouve beaucoup de charme.
Le charme du vintage.


Dire qu'il y a encore des gens qui s'en sont servi jusqu'au dernier jour.
Surtout pour l'annuaire électronique.
Mais aussi pour des services bancaires, pour la SNCF, etc.

J'ai même découvert avec surprise en écrivant l'article
qu'il existait un service 3618,
le service MIAMI (service de communication de Minitel À Minitel),
qui mettait en relation directement deux utilisateurs.
Et surtout que ce service continue encore toujours d'exister.
On avait même inventé le téléphone pour les sourds-muets.

France Telecom est sympa.
On n'a pas besoin de rendre nos toujours jeunes minitels.
Par contre les minitels rendus seront détruits à Toulouse.
Aaaaargh !!!
Stop à l'exécution des minitels !
Je veux bien sauver les minitels de l'extermination.
Il suffit de les déposer devant chez moi.
J'en prendrai grand soin.

On en voit souvent dans les brocantes pour pas cher du tout.
Chez Emmaüs on en trouve aussi.
Il paraît que ce sont les étrangers, surtout les Étasuniens, qui les achètent.

Un truc so frenchy, introuvable ailleurs.
Une baguette, du Chanel n°5, et un minitel.



La France vue par les Étasuniens.
Elle a un visage sympa la France.

 



Le Tour de France.




Quand le cycliste français carburait à la plante légale
il gagnait des courses.

Le Ministère des sports devrait les fournir en cigarettes.
En cigarettes bio, c'est plus sain.

Ou bien nommer Roger Hassenforder directeur d'équipe.


Mais si, Hassenforder.
Rappelez-vous.
Celui qui gagna quelques étapes du Tour de France
et porta même le maillot jaune dans les années 50.
Surtout connu pour ses pitreries.
Comme partir seul en échappée
juste pour faire trempette dans la mer en attendant le peloton.
Il carburait aux bons gueuletons, au gros rouge et aux jolies filles.
Même pendant les courses.

Il est encore toujours vivant.
Il aura 82 ans cette année.
Ça en conserve certains, le cyclisme.
Les plus propres ?

Allez, vas-y Roger !

 



... avant que nos voitures n'y posent leurs gros pneus.


Réchauffement de la planète,
changements climatiques,
trou dans la couche d'ozone,
qualité de l'air,
nitrates,
pesticides,
pollution de l'eau.

Bullshit tout ça.

Ça n'est rien à côté du dinosaureshit.

En effet, une étude britannique affirme
que les flatulences des dinosaures
sont à l'origine d'un réchauffement climatique à l'ère préhistorique.

 
D'un diplodocus,comme celui-ci de 27 mètres,de long
émanaient des dizaines de kilos de méthane par an.  
 
Ces énormes animaux dont le poids avoisinait les vingt tonnes,
possédaient des microbes au sein de leur flore intestinale,
microbes qui produisaient du méthane
dans le processus de fermentation digestive
de leur nourriture constituée de végétaux.
« Un simple modèle mathématique
laisse penser que les micro-organismes
qui vivaient dans le système digestif de ces dinosaures
pourraient avoir produit suffisamment de méthane
pour avoir un impact important sur le climat de l'ère du Mésozoïque »
 a expliqué Dave Wilkinson, de l'Université de Liverpool,
et principal auteur de ces travaux.
« En fait, selon nos calculs,
ces dinosaures pourraient avoir produit plus de méthane
que toutes les sources modernes naturelles et provenant des activités humaines »
a rajouté le chercheur.

La cause de la production de méthane
et par conséquent du réchauffement de la planète
est donc liée au processus de digestion de végétaux.
Va falloir surveiller les végétariens.
J'ai toujours su que c'étaient des gens tristes et dangereux.

 



Burette.


Les enfants ne savent jamais qu'offrir au papa pour sa fête.
Cette année ce sera tout simple.
Un cadeau présenté dans un packaging élégant
et de bon goût.

L'eau de parfum "Cambouis"
de Gaglewski.
Un monsieur dont j'ignorais jusqu'à présent complètement l'existence.




(P'tain, qu'il est moche ce "flacon").

Je ne vais pas me fatiguer à décrire cette eau de parfum.
Le lieu de vente le fait déjà très bien.

– – – –

Ce parfum viril, sensuel, complexe,
séduit les femmes
quand il est porté par les hommes
(NdB[]: Ben oui, ce ne sont pas les chiens qui se parfumeraient).

Pourquoi ?
Didier Gaglewski a souhaité rompre
avec l'ambiguïté de parfums actuels pour hommes.
Ici, aucune concession pour leur féminité,
l'homme qui porte Cambouis est par "essence" résolument masculin.

La composition est réalisée dans le bassin grassois
à partir de composants de première qualité
(bois de cèdre, bois de cade, basilic, essence de bouleau...).
Son flaconnage opaque,
clin d'oeil à l'univers du sport automobile,
assure une qualité optimale au parfum
et permet d'accompagner les hommes,
du manager au baroudeur,
dans leurs déplacements
(NdB[]: Ben oui, le parfum ne va pas rester sur place quand l'homme se déplace).

Sur un fond de notes légèrement hydrocarburées et brûlées,
cette fragrance hors du commun est également raffinée, fraîche et dynamique.
(NdB[]: La femme qui aime ce parfum
peut très bien se poster au bord d'un périph' quelconque.
Ça lui évitera d'approcher l'homme).

– – – –

Pourvu qu'on m'offre un collier de nouilles aujourd'hui,
pourvu que...