Faire du neuf avec du vieux.


Il m'arrive parfois,
lorsque j'ai un besoin pressant d'assouvir ma fièvre consommatrice,
de sortir rapidement pendant la pause de midi
pour aller faire un petit tour à la galerie commerciale
qui se trouve à quelques centaines de mètres de mon lieu de travail.

Et ce jour-là je fus récompensé d'avoir fait l'effort de marcher un peu.
 
À proximité de l'entrée,
ni trop loin pour qu'on ne voie pas l'allusion au temple de la consommation,
ni trop près pour que ça fâche les responsables du centre,
quelqu'un avait déposé ce qu'on pourrait appeler une oeuvre d'art.


Probablement aussi un rapport avec une grosse foire d'art
qui se tenait en ville à ce moment-là.
La grosse foire avec plein d'argent échangé
entre artistes, galeristes, et particuliers.
Ce qui expliquerait la réaction de l'artiste anonyme créateur de cette oeuvre.
Société de consommation,
avoir du mal à se frayer un chemin dans la,
être écrasé par la,
toussa.


Un caddie, des bouteilles, et un film plastique.
C'est tout.

Personnellement je ne trouve pas ça spécialement beau, mais original.
On ralentit quand on passe à côté, ce qui n'est déjà pas si mal.
Il y en a même qui prennent des photos.
Si, si.
Et puis il semble que si ça ne plaît pas, au moins ça ne déplaît pas non plus.
L'oeuvre est maintenant en place depuis plus d'un mois
sans que personne ne l'ait déplacée, ôtée, vandalisée ou incendiée.
Et pourtant les flammes, vus les matériaux employés,
créeraient certainement une transformation intéressante de l'oeuvre originale.

Il reste de l'espoir en la nature humaine.



Allez bonhomme,
continue tes courses.