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tost

Mercredi 28 novembre 2007 3 28 /11 /Nov /2007 01:01



Jean Thomas Ungerer.


Une vie très riche, difficile à résumer.

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Tomi Ungerer,
Jean Thomas Ungerer pour l'état civil,
est né le 28 novembre 1931 à Strasbourg
  de parents horlogers.
Son père s'occupait d'ailleurs de l'entretien
de l'Horloge Astronomique de la Cathédrale de Strasbourg.
Un bijou cette Horloge.
À la mort du père, alors que Tomi n'a que 4 ans,
la famille part s'installer à Logelbach, un petit village près de Colmar.

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Les premières années du petit Tomi
sont marquées par la guerre et l'occupation nazie.
Pendant l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne,
il subit l'endoctrinement nazi dans son école de Colmar
puis est confronté à l'interdiction de parler alsacien
dans la cour de l'école
lorsqu'à la libération la langue française est rétablie.

Il accumule les échecs scolaires
et est renvoyé de l’école
(dans son carnet scolaire, son proviseur le juge
"d'une originalité voulue perverse et subversive",
on ne peut mieux le définir)
.

Il passe alors ses jeunes années à parcourir l'Europe de long en large.
En 1946 déjà, il avait parcouru la France à vélo.
En 1951, il part par des moyens de fortune en Laponie et au Cap Nord.
En 1952, s'engage dans le Corps des Méharistes en Algérie.
Malade, est réformé en 1953,
puis entre à l'École Municipale des Arts Décoratifs de Strasbourg
mais est renvoyé pour indiscipline.
Il travaille alors comme étalagiste et publiciste
pour de petites entreprises locales.

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Entre 1954 et 1955, il effectue de nombreux voyages dans toute l'Europe,
toujours par des moyens de fortune,
en auto-stop ou en s'engageant comme marin sur des cargos,
notamment en Islande, en Norvège, en Grèce et en Yougoslavie.
Il part pour New York en 1956,
avec une cantine de dessins et de manuscripts et 60 dollars en poche.
Il y sera peintre, publiciste,




n'hésitera pas à prendre position sur des sujets de société brûlants à l'époque,

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publiera plusieurs livres pour enfants,
des livres critiques sur la société américaine
(dont le fameux "The party"),

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et collaborera entre autres à Esquire, Life, Holiday, Harpers, et au New York Times.

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Fiché comme communiste,
il s'installe en 1971 au Canada,
puis il part en 1976 pour la campagne irlandaise,
partageant maintenant depuis quelques années son temps
entre l'Irlande et son Alsace natale.

Tomi aura toujours été curieux de tout.
Au gré du temps, des pays ou des saisons, des rencontres aussi,
il sera botaniste, minéralogiste, charpentier, fermier,
dessinateur, graphiste ou collectionneur attentif.

Tomi Ungerer a publié plus de 130 ouvrages,
près de 500 affiches et des milliers de dessins.
Connu en France surtout pour ses livres pour enfants,
en Alsace également pour ses alsatiques
(c'est un mot qui existe et qui désigne des ouvrages
parlant de l'Alsace ou écrits en alsacien),
alsatiques de dessins,
recueils de chansons régionales illustrées,
ou de souvenirs autobiographiques,
et dans le reste du monde pour ses travaux d'illustration,

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de publicité,
ou encore ses dessins érotiques.
Parce que c'est un touche-à-tout de génie.
Peu de parents, en feuilletant
"Le Géant de Zéralda", "Allumette", ou "Les trois brigands"

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TU20.jpg (Elle est belle cette couverture, non?)

 se doutent que Tomi Ungerer a également publié,
et ce dès le début des années 70,
des ouvrages dont "Fornicon"
(mis à l'index à l'époque en Angleterre)
qui repoussent très loin les limites de l'interdit.
Le "Kamasutra des grenouilles", lui, est bien plus abordable
pour les yeux prudes.

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Si over-blog pouvait restreindre l'accès à certaine images
de minuit à cinq heures du matin...
on pourrait les regarder entre mecs.

Dans son oeuvre transparaît sa verve contre la société de consommation,
fustigeant les trop-nantis ou les imbéciles repus,
son émerveillement devant la naïveté du monde...
Avec cet homme fragile, dessinateur angoissé, personnage passionné,
on frôle de près tous les sentiments de la vie,
on partage l'enfer du passé et l'on se prend à rêver d'un possible futur.
Car au goût le l'absurde et de la provocation, jusqu'à la cruauté,
répond dans toute l'œuvre de Ungerer,
la pudeur, la tendresse et le ravissement devant l'enfance.
(Ce paragraphe n'est pas moi, mais tellement juste...)


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Depuis les années 1980,
il s'investit énormément pour l'amélioration des relations franco-allemandes,
et dans la préservation de l'identité,
du particularisme et du bilinguisme en Alsace.

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Le Centre Tomi Ungerer qui vient d'ouvrir cette année
ses portes à Strasbourg,
(c'est rare qu'un musée porte le nom d'un artiste vivant)
http://www.musees-strasbourg.org/F/musees/tomi/tomi.html
regroupe un fonds important de dessins, archives, jouets et revues
donnés en 1975 à sa ville natale par Tomi Ungerer.
Sept mille dessins originaux, des estampes,
un fonds documentaire important
ainsi que six mille jouets
provenant de la collection personnelle de Tomi Ungerer
y sont conservés.
J'ai eu l'occasion, il y a quelques années,
de voir une exposition
d'une toute petite partie de cette collection de jouets.
Tomi Ungerer aime comme il le dit si bien, le "jouet joué".
Peu de choses en état neuf, on voit que des enfants
se sont beaucoup amusés avec.
Et il s'amuse aussi parfois à détourner
les jouets de leur but premier
pour en faire une oeuvre personnelle.
Je me rappelle en particulier
d'un château de torture des Barbie pas piqué des hannetons.

Pour kinenveut encore plus,
ici il y a plein de choses sur et de Tomi Ungerer.
TU00.jpg http://www.exopuce.fr/tomi/c_accueil_f.htm

Et des images ici:
http://ungerer.videomuseum.fr


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Publié dans : Lettrages
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Commentaires

Décidément, le personnage me plaît bien ! La prochaine fois que je vais à Munich, je fais une pause d'une journée à Strasbourg pour voir ça (et manger une choucroute bien sûr).

Commentaire n°1 posté par Françoise57 le 11/03/2012 à 10h58

Un beckaoffe c'est pas mal non plus et moins courant qu'une choucroute.
Munich ? Tu parles l'allemand avec l'accent bavarois ? Ou bien tu vas faire provision de DVDs de heimatfilms. ?  :-)

Réponse de B[LUDO]G le 11/03/2012 à 12h23

Ta remarque sexiste est restée, mais les liens ne fonctionnent plus. Pô grave, je demanderai à gougueul quand j'aurai internet

Commentaire n°2 posté par Françoise57 le 11/03/2012 à 11h03

Remarque sexiste... Regarder les images des grenouilles et du Fornicon entre mecs ?
Bah, et les soirées réservées aux filles avec des Chippendales ? Si j'avais internet je saurais ce qui s'y passe.
Pas grave de pas avoir internet, j'ai les grenouilles et le Fornicon sur papier, je peux les admirer tant que je veux. Mes grenouilles sont même dédicacées.
Mais je déconseille, malgré qu'il soit paru en 1971, le visionnage du Fornicon par de pures jeunes filles.
...
Si avec ça elle ne va pas l'acheter...

Réponse de B[LUDO]G le 11/03/2012 à 12h32

Tu as un pourcentage sur les ventes ? Je vais aller voir à la fnac et chez Amazon.

Je connais le beckaoffe, mais j'ADORE la choucroute.

En fait, dans la famille, on est comme Tomi, tellement pour la deutsche-französische Freundschaft que ma fille aînée vit en Allemagne depuis 5 ans, d'abord ex-RDA, puis Stuttgart und jetzt München, et en plus avec un Allemand ! Je parle malheureusement l'allemand avec l'accent français, et celui de Munich je n'aime pas vraiment (oui, je me console comme ça). Des heimatfilms... je dois rater plein de choses en n'étant résolument pas cinéphile.

Commentaire n°3 posté par Françoise57 le 11/03/2012 à 14h22

L'accent autrichien est encore pire.
Tu ne rates rien en ne connaissant pas les heimatfilms.
Ça peut se comparer à la collection Harlequin, mais filmée dans les années 50 dans les montagnes souvent bavaroises ou autrichiennes, les acteurs portant des tenues traditionnelles, la musique l'étant aussi, traditionnelle.
Là on peut vraiment dire que quand on en a vu un on les a tous vus.

Réponse de B[LUDO]G le 11/03/2012 à 14h37

Oui, nous sommes allés à Vienne l'année-dernière et je suis d'accord pour l'accent !

Oh yo, je vois ce que tu veux dire ! Ma mère lisait des revues à l'eau-de-rose en allemand, et je me souviens des couvertures...

Commentaire n°4 posté par Françoise57 le 11/03/2012 à 15h03

Ah, les fascicules en allemand imprimés sur du papier bon marché, oui, oui, j'ai connu ça aussi.
Ma maman en était avide et toutes les ménagères de plus de 50 ans se les échangeaient.
Il y avait aussi une version avec des histoires d'infirmières qui tombaient amoureuses du médecin-chef (Arztroman) et des histoires de western dans le même format, je suppose destinées à un public masculin.
Heureusement mon papa ne lisait pas ça mais se gavait de polars qu'il cherchait à la bibliothèque.
On m'avait bien dit "Ce ne sont pas des livres pour toi, tu n'y touche pas", le catalyseur idéal pour que je les dévore quand j'étais seul chez nous.  :-)
Ma seule peur c'était que les romans soient ramenés avant que j'aie fini de les lire.

Réponse de B[LUDO]G le 11/03/2012 à 18h16

Je me marre... C'est donc dans le même ordre d'idée le fait de me déconseiller le Fornicon...

J'ai eu un moment d'angoisse en me demandant si tu te précipitais sur les romans de ta mère ou sur les polars de ton père, ouf, la dernière ligne m'a rassurée !  Je suis assez polar-addict, un vieux monsieur que je connaissais m'en a légué un mètre-cube ! J'ai dû acheter une étagère Billy rien que pour eux avant que le suédois ne dégringole sérieusement dans mon estime.

Commentaire n°5 posté par Françoise57 le 11/03/2012 à 18h34

Je t'absous, l'important c'est que ce ne soit pas elle qui dégringole. ;-)
Ce qui peut arriver, même de nuit, avec d'autres marques.
Je peux en témoigner.

Réponse de B[LUDO]G le 12/03/2012 à 06h53

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