Sondages.


Du temps où l'équipe de France de football jouait encore mais perdait,
il suffisait de laisser ses oreilles ouvertes
pour entendre autour de soi des gens former l'équipe idéale
qui à coup sûr s'envolerait vers les sommets de la gloire.
Les fameux 60 millions de sélectionneurs
comme on disait en ce temps-là.

Avec les sondages qui maintenant sont publiés presque journellement,
on se rend compte que la France est habitée
par 60 millions de spécialistes es toutes sortes de matières.

Qu'on demande aux gens pour qui ils vont voter, passe encore.
Normalement ils doivent pouvoir répondre sans se tromper.

Mais on les interroge sur n'importe quel sujet.
Même des sujets sur lesquels personne ne sait rien.
Derniers exemples en date,
la taxe sur les transactions financières ou la TVA sociale.

Il y a combien de gens en France qui savent vraiment
en quoi elles vont consister,
comment elles seront appliquées,
quelles en seront les conséquences,
etc.
Même ceux qui veulent les introduire
ne doivent pas encore savoir en quoi elles consisteront exactement.

Et pourtant on sonde les Français sur ce genre de sujet.
Tant de % sont pour, tant de %  sont contre, tant de % n'ont pas d'opinion.
Ne pas avoir d'opinion, je comprends, surtout dans le cas présent.
On vient te poser une question,
tu ne connais pas le sujet, tu ne réponds pas,
c'est le bon sens même.
Mais c'est toujours une minorité.
Une large majorité approuve ou désapprouve sans rien connaître au sujet.
C'est un peu de la léonzitronite aiguë.

Il y a également une autre sorte de sondage.
Ce ne sont pas exactement des sondages, il n'y a pas de panel.
C'est le plus souvent une radio ou une télé qui demande
à ses auditeurs/téléspectateurs
de téléphoner dans la journée
pour donner son avis sur une question posée le matin
et le résultat du "sondage" est donné le soir.

Et là il y a une chose qui m'épatera toujours. 
Autant je comprends qu'on puisse ne pas avoir d'avis
et le dire quand quelqu'un le demande,
autant là je reste perplexe.
Figurez-vous qu'il y a chaque jour un grand nombre de gens
qui téléphonent volontairement à un numéro souvent surtaxé
pour dire qu'ils n'ont pas d'avis.
Si, si.
Le soir,
tant de % sont pour, tant de %  sont contre, tant de % n'ont pas d'opinion.

Alors là je dis, respect.