Les publicités laides qui apparaissent
sont dorénavant imposées par over-blog.
tost

Lettrages

Samedi 20 septembre 2008 6 20 /09 /Sep /2008 06:31



Vous avez raté votre vie?
Avec nous vous réussirez votre mort!



Un petit bijou d'humour noir signé Jean Teulé.
Peu de pages, des chapitres très courts, c'est écrit assez gros, ça se lit sans faim.
Et ça ne coûte que cinq euros en édition de poche.


Un magasin qui ne vend que des articles pour suicides
depuis des générations.
La boutique se trouve située rue Bérégovoy.

Un petit extrait du chapitre 7.

*

– Ce serait...
Ce serait comme une fête foraine pour les gens qui veulent en finir avec la vie.
Au stand de tir, les clients paieraient, mais pour être la cible.
Mishima, écoutant Vincent, s'assied sur le lit:
– Mon fils est un génie.
– Ce serait un parc d'attractions si fatal.
Dans les allées des larmes ruisselleraient, douces,
le long des joues de la clientèle,
parmi les odeurs de fumée des frites et des champignons vénéneux qu'on y vendrait.
" Amanites phalloïdes ! ... " crie Vincent dans la chambre
et Lucrèce et Marilyn sont aussi dans l'ambiance,
sentent l'odeur des frites...
– Des orgues limonaires moudraient des chansons tristes.
Des manèges à éjection
propulseraient les gens comme des lance-pierres au-dessus de la ville.
Il y aurait une très haute palissade
d'où les amoureux se jetteraient, ainsi que d'une falaise,
en se tenant par la main.
Marilyn croise et frotte les siennes.
– Des rires sanglotés dans le fracas des roues d'un train fantôme
fileraient à l'intérieur d'un faux château gothique
plein de pièges cocasses et tous mortels:
électrocution, noyade, des herses aiguisées s'abattraient dans les dos.
Les amis ou parents venus accompagner un être accablé
repartiraient avec une petite boîte contenant les cendres du désespéré
car il y aurait au bout du manège un crématorium
où tomberaient les corps l'un après l'autre.
– Il est formidable, dit le père.
– Papa en alimenterait la chaudière. Maman vendrait les tickets...
– Et moi, à quoi je servirais? demande Marilyn. Où serait ma place?
...

– Dans les allées, des employées déguisées en vilaines sorcières
proposeraient des pommes d'amour empoisonnées.
" Tenez, mademoiselle. Mangez cette pomme empoisonnée... ",
puis elles iraient voir quelqu'un d'autre.
– Je pourrais faire ça, moi, suggère Marylin. Je suis moche.
Le fils aîné expose tous ses projets:
les cabines de la Grande Roue dont le plancher se déroberait à vingt-huit mètres de hauteur
et le Grand Huit incomplet dont les rails ascendants, après une descente vertigineuse,
s'arrêteraient brusquement en plein élan.
Il exhibe la maquette qu'il a tout à l'heure démolie d'un coup de poing
tandis que son petit frère, quittant sa chambre,
passe devant la porte ouverte de celle de Vincent
en fredonnant et claquant ses doigts en rythme:
– Don't worry, be happy!...
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes se retourne et crispe ses poings vers lui.
Les doigts à castagnettes d'Alan sont pour elle et son mari comme un abîme.

*

Puis le roman prend une autre direction.
Le plus jeune fils,
enfant non désiré mais né de la conscience professionelle des commerçants,
(ils avaient testé un préservatif troué permettant d'attraper des MST),
va changer la direction du commerce.

Un extrait du chapitre 32 qui révèle un Teulé plus mélancolique.

*

Quand elle était petite fille – quatre ans, cinq ans –
sa mère lui demandait de l'attendre après la classe,
assise sur un banc du préau de l'école maternelle,
et lui promettait que, si elle était très sage, elle ferait un tour de balançoire.
Sa mère était très souvent en retard, parfois ne venait pas,
alors la directrice de l'école disait à l'enfant de rentrer toute seule chez elle.
Le père, malgré ses promesses, ne venait jamais.
Et souvent, le soir, la petite fille attendait sagement, tellement sagement,
que sa mère vienne et le tour de balançoire.
En a-t-elle jamais fait des tours de balançoire?
Lucrèce ne s'en souvient pas, elle ne se rappelle que l'attente,
la fantastique attente de sa mère qui la regarderait faire un tour de balançoire.
Ses petites mains potelées, aux extrémités des doigts relevés
posées à plat sur les cuisses et le buste dressé, pas du tout avachi,
les yeux grands ouverts, elle regardait droit devant elle.
Elle regardait tout droit devant elle mais ne voyait rien!
Elle n'était que sage, tellement sage comme une image
que sa mère viendrait forcément, tellement elle était sage!
Elle s'interdisait tout mouvement, pas une parole, pas un souffle de soupir.
Elle attendait si sagement que sa mère ne pouvait que venir.
Si le bout de son nez la démangeait
ou qu'une socquette avait glissé sur sa cheville, elle restait immobile.
Maman viendrait.
Elle dissolvait en elle-même,
aspirait la démangeaison au bout du nez,
la fraîcheur au mollet de la socquette glissée.
Elle avait appris à intégrer ça.
Elle savait se rassembler, apprenait à devenir zen.
Quand plus tard elle verra des reportages sur les anciens bonzes,
elle comprendra qu'à quatre ans déjà
elle savait se placer dans le même état mental.
Elle a gardé de sa petite enfance la faculté de cette absence,
cette manière de soudain sembler regarder très loin devant elle.
C'est un grand trou dans sa tête
comme lorsqu'elle attendait sa mère sur un banc du préau de l'école.
Elle s'y minéralisait, ne sentait plus rien de son corps,
pourrait jurer qu'elle ne respirait plus.
Lorsque la mère arrivait, sa fille n'était plus en vie.

*

On a l'impression au bout d'un moment que Teulé n'a pas osé aller au fond de son trip.
Jusqu'aux quatre mots de la dernière phrase du roman...
 

Publié dans : Lettrages
- Lire les 0 bafouilles
Samedi 15 mars 2008 6 15 /03 /Mars /2008 10:01



Calembours.


Il ne faut pas me lâcher dans une librairie, je l'ai déjà dit.
Bon, là je me suis montré raisonnable.
C'est un tout petit livre.
Un livre de 120 petites pages
uniquement constitué de calembours.

undefined
"Les exquis mots" de Patrice Delbourg, un papou.
Je ne les ai pas comptés,
au pif 1200 calembours.

Il y en a quelques-uns de connus.
Inventés, réinventés par Delbourg?
Probablement.
Je vois mal
pourquoi il en aurait rajouté une dizaine piqués ailleurs
alors qu'il en avait déjà produit plus de mille.

Les calembours sont classés par catégories.
Pour le plaisir, quelques extraits de l'ouvrage.

L'amour, toujours l'amour
Trop au lit pour être inertes
Passer la nuit au bord d'elle
Bien faire et les séduire
L'amour avec un grand tas

Mariage
Épouser la première velue
Le gendre ne fait pas le bonheur

Dans la chambre à coucher
En attendant dodo
La légende des siestes

Avec un chien
Vas-y molosse
Un homme se penche sur son basset
( j'adore  :-) )
La mère aux vingt chiens

En élevant des escargots
Il n'y a pas d'heure pour les baves
C'est au pied du mur qu'on voit limaçon

Dans un haras
Laisse Thomas dans l'étalon
Starlettes au haras
Trot c'est trot

Dans un jardin zoologique
Fauve et usage de fauve
Les phoques se trottent
Tant va l'autruche à l'eau qu'à la fin elle se palme

L'agriculture
L'avoine de son maître
La légende des seigles
Brocoli pour être honnête
Si j'y vais les petits potes iront

Chez le dentiste
Tout mâche comme vous le souhaitez?
Le chanteur de mes chicots
Carie sera toujours carie

À l'hôpital
Poor lonesome cobaye...
Mort dans l'exercice de ses ponctions
Un plasma de père de famille
Cela n'a que trop d'urée

Vous consultez votre médecin
Disciple des piqûres
L'excès en toux est un défaut.
Souvent femme variole
Le réticule ne tue plus

Chez l'ophtalmo
L'opticien à sa mémère
Ça dépasse les borgnes

Chez l'oto-rhino
L'oreille est hardie
Prêter une oreille à Tante Yves
À chaque sourd suffit sa peine
Un grand sourd se prépare

Etc., etc.
Il en reste plein à découvrir.
 
Publié dans : Lettrages
- Lire les 2 bafouilles
Mardi 22 janvier 2008 2 22 /01 /Jan /2008 01:01



...mais c'est bon.


J'ai acheté il y a quelques mois
dans une foire au livre
ça:

undefined
C'est un petit fascicule de 100 pages,
format livre de poche,
publié par "Le Canard enchaîné" en 1964.
Il était en très bon état,
alors je me suis dit
que pour la moitié d'une piécette d'un euro
ce n'était pas la peine de le laisser à quelqu'un d'autre.
C'est d'ailleurs comme ça
qu'en général
je me retrouve les bras chargés de livres.

Et j'y ai lu ce petit texte
que j'aime bien
et qui est signé "Le P. P.".



Parfum


Quand j'ai dégrafé
Son corsage
Une odeur un peu forte
Me fit fermer les yeux.

Trop poli
Pour être malhonnête
J'allais plus avant...

Mal m'en prit
Il ne faut jamais se fier
Aux appâts rances.




  Le texte doit dater d'avant
l'utilisation régulière du savon
et des bienfaits de la chirurgie esthétique.
 
Publié dans : Lettrages
- Lire les 0 bafouilles
Vendredi 21 décembre 2007 5 21 /12 /Déc /2007 01:01



Le petit Nicolas à l'Élysée.


Vous vous rappelez de la parodie,
"Le petit Nicolas, Ségolène et les copains".
http://bludog.over-blog.com/article-11677861.html

PNE01.jpg
Et bien, vu le succès du premier opus, il y a une suite.
Et le petit Nicolas a enfin atteint son but.

PNE02.jpg
C'est toujours aussi réussi.
Ça se lit sans faim.
Il a de nouveaux copains (Brice, François, Jean-Louis, Hervé),
de nouvelles copines
(Michèle, la belle Rachida qui rend Ségolène jalouse).
Et le directeur, Jacques, a pris sa retraite.

Oui, mais il va à l'école le petit Nicolas.
Alors comment expliquer ce titre?
C'est tout simple.
La journée du patrimoine donne l'occasion de visiter
des lieux habituellement peu accessibles au public.
Et il en profite, le bougre.

J'ai bien aimé l'histoire
où Missise Wilkinson vient inculquer
quelques rudiments d'anglais à la classe.
Ça ressemble vraiment à du vrai Goscinny.
Comme le reste de l'ouvrage d'ailleurs.

  Il reste encore toujours l'énigme du narrateur.
Dans l'original, c'est le petit Nicolas le narrateur.
Mais ici, on n'apprend jamais son nom.
Alors c'est qui?
  Ou alors y a-t-il tout simplement deux Nicolas dans la classe?

Mais peut-être que l'intérêt principal de cette parodie
est de donner envie de relire l'original.

PN99.jpg
*

Alors, la maîtresse et le Bouillon sont sortis,
et on s'est demandé qui allait nous expliquer ce que disait missise Wilkinson,
parce qu'on ne parlait pas encore assez bien l'anglais
pour comprendre son français.

*

Jean-Louis a dit qu'il ne savait pas
qu'il fallait fermer la bouche en mangeant,
et que ça ne devait pas être commode
pour parler avec son voisin.
 
Publié dans : Lettrages
- Lire les 0 bafouilles
Mercredi 28 novembre 2007 3 28 /11 /Nov /2007 01:01



Jean Thomas Ungerer.


Une vie très riche, difficile à résumer.

TU05.jpg
Tomi Ungerer,
Jean Thomas Ungerer pour l'état civil,
est né le 28 novembre 1931 à Strasbourg
  de parents horlogers.
Son père s'occupait d'ailleurs de l'entretien
de l'Horloge Astronomique de la Cathédrale de Strasbourg.
Un bijou cette Horloge.
À la mort du père, alors que Tomi n'a que 4 ans,
la famille part s'installer à Logelbach, un petit village près de Colmar.

TU07.jpg
Les premières années du petit Tomi
sont marquées par la guerre et l'occupation nazie.
Pendant l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne,
il subit l'endoctrinement nazi dans son école de Colmar
puis est confronté à l'interdiction de parler alsacien
dans la cour de l'école
lorsqu'à la libération la langue française est rétablie.

Il accumule les échecs scolaires
et est renvoyé de l’école
(dans son carnet scolaire, son proviseur le juge
"d'une originalité voulue perverse et subversive",
on ne peut mieux le définir)
.

Il passe alors ses jeunes années à parcourir l'Europe de long en large.
En 1946 déjà, il avait parcouru la France à vélo.
En 1951, il part par des moyens de fortune en Laponie et au Cap Nord.
En 1952, s'engage dans le Corps des Méharistes en Algérie.
Malade, est réformé en 1953,
puis entre à l'École Municipale des Arts Décoratifs de Strasbourg
mais est renvoyé pour indiscipline.
Il travaille alors comme étalagiste et publiciste
pour de petites entreprises locales.

TU72a.jpg
Entre 1954 et 1955, il effectue de nombreux voyages dans toute l'Europe,
toujours par des moyens de fortune,
en auto-stop ou en s'engageant comme marin sur des cargos,
notamment en Islande, en Norvège, en Grèce et en Yougoslavie.
Il part pour New York en 1956,
avec une cantine de dessins et de manuscripts et 60 dollars en poche.
Il y sera peintre, publiciste,




n'hésitera pas à prendre position sur des sujets de société brûlants à l'époque,

TU17.jpg
publiera plusieurs livres pour enfants,
des livres critiques sur la société américaine
(dont le fameux "The party"),

TU14.jpg
TU16.gif
et collaborera entre autres à Esquire, Life, Holiday, Harpers, et au New York Times.

TU01.jpg
Fiché comme communiste,
il s'installe en 1971 au Canada,
puis il part en 1976 pour la campagne irlandaise,
partageant maintenant depuis quelques années son temps
entre l'Irlande et son Alsace natale.

Tomi aura toujours été curieux de tout.
Au gré du temps, des pays ou des saisons, des rencontres aussi,
il sera botaniste, minéralogiste, charpentier, fermier,
dessinateur, graphiste ou collectionneur attentif.

Tomi Ungerer a publié plus de 130 ouvrages,
près de 500 affiches et des milliers de dessins.
Connu en France surtout pour ses livres pour enfants,
en Alsace également pour ses alsatiques
(c'est un mot qui existe et qui désigne des ouvrages
parlant de l'Alsace ou écrits en alsacien),
alsatiques de dessins,
recueils de chansons régionales illustrées,
ou de souvenirs autobiographiques,
et dans le reste du monde pour ses travaux d'illustration,

TU75a.jpg
de publicité,
ou encore ses dessins érotiques.
Parce que c'est un touche-à-tout de génie.
Peu de parents, en feuilletant
"Le Géant de Zéralda", "Allumette", ou "Les trois brigands"

TU22.jpg
TU21.jpg
TU20.jpg (Elle est belle cette couverture, non?)

 se doutent que Tomi Ungerer a également publié,
et ce dès le début des années 70,
des ouvrages dont "Fornicon"
(mis à l'index à l'époque en Angleterre)
qui repoussent très loin les limites de l'interdit.
Le "Kamasutra des grenouilles", lui, est bien plus abordable
pour les yeux prudes.

TU15.jpg
Si over-blog pouvait restreindre l'accès à certaine images
de minuit à cinq heures du matin...
on pourrait les regarder entre mecs.

Dans son oeuvre transparaît sa verve contre la société de consommation,
fustigeant les trop-nantis ou les imbéciles repus,
son émerveillement devant la naïveté du monde...
Avec cet homme fragile, dessinateur angoissé, personnage passionné,
on frôle de près tous les sentiments de la vie,
on partage l'enfer du passé et l'on se prend à rêver d'un possible futur.
Car au goût le l'absurde et de la provocation, jusqu'à la cruauté,
répond dans toute l'œuvre de Ungerer,
la pudeur, la tendresse et le ravissement devant l'enfance.
(Ce paragraphe n'est pas moi, mais tellement juste...)


TU32.jpg
Depuis les années 1980,
il s'investit énormément pour l'amélioration des relations franco-allemandes,
et dans la préservation de l'identité,
du particularisme et du bilinguisme en Alsace.

TU11.jpg

Le Centre Tomi Ungerer qui vient d'ouvrir cette année
ses portes à Strasbourg,
(c'est rare qu'un musée porte le nom d'un artiste vivant)
http://www.musees-strasbourg.org/F/musees/tomi/tomi.html
regroupe un fonds important de dessins, archives, jouets et revues
donnés en 1975 à sa ville natale par Tomi Ungerer.
Sept mille dessins originaux, des estampes,
un fonds documentaire important
ainsi que six mille jouets
provenant de la collection personnelle de Tomi Ungerer
y sont conservés.
J'ai eu l'occasion, il y a quelques années,
de voir une exposition
d'une toute petite partie de cette collection de jouets.
Tomi Ungerer aime comme il le dit si bien, le "jouet joué".
Peu de choses en état neuf, on voit que des enfants
se sont beaucoup amusés avec.
Et il s'amuse aussi parfois à détourner
les jouets de leur but premier
pour en faire une oeuvre personnelle.
Je me rappelle en particulier
d'un château de torture des Barbie pas piqué des hannetons.

Pour kinenveut encore plus,
ici il y a plein de choses sur et de Tomi Ungerer.
TU00.jpg http://www.exopuce.fr/tomi/c_accueil_f.htm

Et des images ici:
http://ungerer.videomuseum.fr


TU71a.jpg  
Publié dans : Lettrages
- Lire les 5 bafouilles
Samedi 17 novembre 2007 6 17 /11 /Nov /2007 01:01



Des devinettes originales.


Gilbert Salachas,
j'ai vu son nom la première fois
quand tout petit je récupérais les surplus invendus de Télérama du curé.
Il (Salachas, pas le curé) y occupait la fonction de critique ciné-télé.
Puis, un jour son nom a disparu du magazine, retraite oblige.
Et c'est maintenant un monsieur âgé,
mais qui pète la forme, du moins intellectuelle,
je n'ai jamais pu l'admirer sur un stade.

Gilbert Salachas (prononcer Salakasse), d'origine grecque,
est un passionné de cinéma,
ami de Federico Fellini et de Jacques Tati, de Pierre Etaix et de Michel Serrault.
Et il a un passe-temps.
Le démêlage inventif de la langue française, de ses sens, non-sens et contre-sens.

Laissons le s'expliquer
dans la présentation de son livre "Les jeux de l'humour et du langage".
GSC00.gif "La langue française est ainsi faite
qu’elle permet des détournements phonétiques
générateurs de quiproquos la plupart du temps comiques.
Quelqu’un dit quelque chose,
quelqu’un d’autre comprend (ou feint de comprendre) autre chose.
Ce n’est pas un dialogue de sourds, c’est un dialogue saugrenu,
fondé sur la fausse méprise et le double sens
qui devient contresens et, dans les meilleurs des cas, non-sens."
...

"Je trouve sans les chercher des associations bizarres;
une expression, de préférence toute faite, se métamorphose en une autre
qui se prononce de la même façon pour exprimer tout autre chose."

Chacune des pages de ce livre comprend:
un titre + une photographie + une légende.
Trois éléments sans rapport apparent.
L'auteur se propose d'en trouver un,
et cette révélation est fondée sur l'inattendu,
voire le saugrenu.
L'idée est de jouer avec les mots, de jouer sur les mots,
d'appeler un chat un chas, ou un shah.
Jongleries orthographiques,
détournements de sens, recherche du contresens, irruption du non-sens.
Les images surprennent.
Les mots disent avec complaisance autre chose
que ce qu'ils semblent vouloir dire.

En voici quelques exemples,
tirés du site web des éditions Akimbo,
éditions Akimbo qui ont publié en tout et pour tout
dix livres en vingt ans.
http://www.akimbo.fr


D'abord deux exemples:

Prélude à la tuerie
* Survolez-moi avec la souris *

Discipline sportive
* Survolez-moi avec la souris *


Et maintenant, à vous de jouer.

Le meilleur du cochon
* Survolez-moi avec la souris *

Drogue
* Survolez-moi avec la souris *

Demi-mondaine
* Survolez-moi avec la souris *

Convivialité
* Survolez-moi avec la souris *

Coquillages et crustacés
* Survolez-moi avec la souris *

Sport de glisse
* Survolez-moi avec la souris *

Malchance
* Survolez-moi avec la souris *

Terme footballistique
* Survolez-moi avec la souris *
 
 
Publié dans : Lettrages
- Lire les 8 bafouilles
Lundi 5 novembre 2007 1 05 /11 /Nov /2007 01:01



René Goscinny.

  Go30-01.jpg
Il y a trente ans aujourd'hui, le 5 novembre 1977,
disparaissait René Goscinny à l'âge de 51 ans.
Bêtement, dans une clinique, pendant un test d'effort.

"Je suis né le 14 août 1926 à Paris et me suis mis à grandir aussitôt après.
Le lendemain, c'était le 15 août et nous ne sommes pas sortis."

Voilà comment René Goscinny parlait de sa naissance.

Je ne vais pas vous raconter sa vie qui ressemble à un roman d'aventures,
son enfance en Argentine, ses débuts à New-York comme dessinateur,
son arrivée en Belgique,
sa collaboration avec les plus grands dessinateurs de son époque,
son retour en France.

Ce site le fait beaucoup mieux que je ne l'aurais fait:
http://www.goscinny.net
En particulier ici, sous "Chronologie".
http://www.goscinny.net/prog/fr_hom_vie.htm

GO30-09.jpg
Pas non plus d'étude approfondie de ses créations.
  Pour qui a l'envie, il suffit de consulter
le "Dictionnaire Goscinny".
Plus de 1200 pages; oui, il a beaucoup écrit.
500 000 000 d'ouvrages vendus de par le monde.
Traduit en plus de 130 langues ou dialectes.

GO30-04.jpg
Juste rapidement, Goscinny c'est bien sûr Astérix, et entre autres
Oumpah-Pah, Iznogoud, Lucky Luke,
Spaghetti, Strapontin,
Tromblon et Bottaclou, Pistolin,
la fée Aveline (dans "Jours de France" chez le coiffeur ou chez le dentiste),
les premiers Dingodossiers,
des Modeste et Pompon, des Chick Bill,
et des recueils de nouvelles ou de rubriques,
le petit Nicolas, bien sûr (pas lui, l'autre),
la potachologie, le potache est servi,
Tous les visiteurs à terre (Goscinny était amateur de croisières),
Interludes (des chroniques sur la télévision), etc.
Il a également écrit ou participé à l'écriture de films,
dont "Le viager" réalisé par Pierre Tchernia.

J'ai plutôt envie de reproduire quelques unes de ses créations peu connues.
Donc voici quelques "Jeux" extraits de sa rubrique "Le potache est servi".
Une rubrique illustrée par Cabu (encore lui)
et parue dans le journal "Pilote" au début des années 60.
Attention, pièges.

GO30-11.jpg

GO30-10.jpg
GO30-13.jpg

Aujourd'hui une vingtaine de rues en France portent son nom.

Go30-03.jpg

  C'est pas assez.

GO30-06.jpg
 
Publié dans : Lettrages
- Lire les 1 bafouilles
Vendredi 19 octobre 2007 5 19 /10 /Oct /2007 01:01


Quand les commerçants jouent avec les mots.


Des noms de magasins qui donnent envie de sourire.


Ens001.jpg Un soldeur de livres.
Bons prix, bons livres au demeurant.
( Sauf les Taschen qui sont le même prix ailleurs,
mais parfois ils ont des éditions épuisées
– B[LUDO]G – (Service consommateurs) )

Ens002.jpg Un magasin de vêtements près des Halles.
Pour enfoncer ses rivales.

Ens003.jpg Un salon de thé.
Intime.

Ens004.jpg Un magasin de jeux.
Pas uniquement pour les reporters.

Ens005.jpg Un marchand de reproductions.
Des images irréelles dans le vent.

Ens006.jpg Un magasin de sièges.

Ens007.jpg Et ma préférée.
Une boutique de lingerie féminine.
On ne se refait pas.


Publié dans : Lettrages
- Lire les 1 bafouilles
Vendredi 12 octobre 2007 5 12 /10 /Oct /2007 01:01


Cent mille milliards de poèmes
de Raymond Queneau.


Vous êtes radin, vous aimez la poésie ?
Ce livre est fait pour vous.
C'est Queneau lui-même qui le dit dans la préface du livre.
« Ce petit ouvrage permet à tout un chacun
de composer à volonté cent mille milliards de sonnets,
tous réguliers bien entendu.
C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes,
mais en nombre limité;
il est vrai que ce nombre, quoique limité,
fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années
(en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre) ».
Si ça c'est pas un investissement...

Ce livre c'est "Cent mille milliards de poèmes" de Raymond Queneau
paru en 1961.

CMMDP01.jpg
Cet ouvrage,
composé de 10 sonnets distincts,
se présente sous la forme d'une structure combinatoire,
autrement dit, sous la forme d'un puzzle.
Tous les alexandrins de ces sonnets
sont imprimés sur des bandelettes de papier
indépendamment les uns des autres.
Il est donc possible de produire,
en combinant les bandelettes,
autant de sonnets qu'il y a de bandelettes différentes pour chaque vers
(soit 10 car il y a en tout 10 sonnets).
D'autre part, il y a sur chaque page 14 vers indépendants
(deux fois quatre alexandrins pour les quatrains
et deux fois trois alexandrins pour les tercets).
Il est donc effectivement possible de produire 10 à la puissance 14,
soit 100 000 000 000 000 de poèmes
d'où le titre non mensonger de ce poème:
Cent mille milliards de poèmes.
(Et vive le copier-coller).

CMMDP02.jpg
Queneau a entrepris cette tâche incroyable d'écrire 10 sonnets différents
en se pliant à un certain nombre de contraintes extrêmement strictes
afin de permettre la lecture des sonnets produits
quelle que soit la combinaison choisie.
Parmi ces contraintes,
Raymond Queneau souhaitait travailler avec des rimes
qui ne soient ni trop courantes, ni trop rares, et sans utiliser les même mots.
Ceci rendant la tâche de plus en plus difficile à accomplir au fil des sonnets.
(Et vive le copier-coller).

CMMDP03.jpg
Cette œuvre fut saluée par les Oulipiens
comme la « première œuvre de Littérature potentielle ».

L'œuvre fascinante que constituent les Cent mille milliards de poèmes
est donc un hypertexte génial avant la lettre,
prédestiné à être présenté par moyens logiciels.

Et qu'on peut essayer ici:
CMMDP05.jpg http://www.bludog.fr/Queneau

Il suffit de cliquer sur "Je crée mon poème" et hop, un poème aléatoire.
On reclique et hop, encore un poème.
Clic, et encore, clic, etc.

Parce qu'en édition de poche,
vous n'êtes pas près de le trouver.

Le mien à moi que je viens de me cliquer:


Du jeune avantageux la nymphe était éprise
Se faire il pourrait bien que ce soit des jumeaux
Sur l'antique bahut il choisit sa cerise
Et tout vient signifier la fin des haricots

Je me souviens encor de cette heure exquise
Du client londonien où s'ébattent les beaux
Un frère même bas est la part indécise
Les Grecs et les Romains en vain cherchent leurs mots

L'esprit souffle et resouffle au-dessous de la botte
Le lâche peut arguer de sa mine pâlotte
Le colonel s'éponge un blason dans la main

Frère je te comprends si parfois tu débloques
On s'excuse il n'y a ni baleines ni phoques
Le mammifère est roi nous sommes son cousin


Publié dans : Lettrages
- Lire les 1 bafouilles
Mardi 4 septembre 2007 2 04 /09 /Sep /2007 01:01


Pendant l'été, chaque dimanche vous avez pu
vous amuser à résoudre les énigmes de  M. Zibus,
de Jean-Paul Rouland et Claude Olivier.

Zibus01p.jpg

Ces deux auteurs n'ont pas uniquement créé des jeux
pour la radio, la télévision ou la presse.
Ils ont également, entre autres,
écrit en 1976 le roman "Le frelon",
qui deviendra, au cinéma "Tendre Poulet",
réalisé par Philippe de Broca, avec Philippe Noiret et Annie Girardot.

Frelon01.jpg

La particularité de ce roman, et c'est pour cela que je l'évoque ici,
c'est qu'il est raconté par trois personnages différents,
l'assassin, la commissaire Tanquerel et le chef de la commissaire,
et pour bien les distinguer,
chaque récit est imprimé dans une police de caractère différente.
On peut donc suivre l'intrigue de trois points de vue différents.

Frelon02.jpg

Ça donne une atmosphère tout à fait particulière au roman.
Surtout quand les personnages se croisent.

Cela s'est peut-être déjà fait ailleurs,
ce style de récit a peut-être même un nom,
mais c'est dans cet ouvrage que j'ai découvert ce style littéraire.

Ce roman aura deux suites.
"La fouine", également raconté par trois personnages,
puis "Poulet à l'italienne",
mais ce troisième volet aura une construction tout à fait classique.
 
Publié dans : Lettrages
- Lire les 0 bafouilles

Accueil

Home003

B[LUDO]G c'est ...

... un lieu de rencontre où vous serez bercés par des "curiosités cérébrales" sans trop vous casser la tête.

 
PB5505Playboy
Mai 1955


Har001

J'étais un enfant
dangereusement silencieux,
il paraît.
Je gardais le silence,
mais c'est faux.
C'est le silence qui me gardait.
 
– Leos Carax –



" Ceci n'est pas une montre "
– Magritte –
" MAIS SI !!! "
– B[LUDO]G –


Blog imprimé en deux couleurs
pour réduire
le nombre de polluants.

Brève de comptoir
Jean-Marie Gourio
bc001Les crèmes pour pas vieillir,
tu vieillis quand même,
mais plein de crème.


Plan des toilettes
au dos de ce blog.




 





Ne pas recongeler.

La définition de Michel Laclos.

Haïssable.

(3 lettres)

La solution

*** Survolez-moi avec la souris ***

 
ParCoeur

BonPoint001À découper


MF001– Tu as remarqué,
dans le mot masculin
il y a le mot masque...

MF002...et il y a cul.
MF003– Et dans féminin ?
MF004– Il n'y a rien.

MF998MF999

Masculin féminin
Jean-Luc Godard
(1966)


Respect3T
 
Cliquez ici
DBCP001 " Si vous parvenez à faire le vide
de tout ce qui vous encombre,
vous serez empli de vous-même. "


 
Garanti sans huile de palme.


BC295
  
Aucun animal
n'a été maltraité
pendant la rédaction
de ce blog.

***

Moutons.gif

 "LA" voix d'Arte
(Aaaahhhh...)
chante Tati
C'est bôôôôôôôôôô...
5''

 
undefined
Live
 
Live
 undefined
Live


 

undefined

Catégories

Calendrier

Janvier 2015
L M M J V S D
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30 31  
<< < > >>

à B[LUDO]G

Bessonomètre

  free counters

Riche
en émotions.

nsa002 Welcome !

Wi-Fi gratuit.

Seul le silence est grand,
tout le reste est faiblesse.
 
– Alfred de Vigny –

Créer un blog gratuit sur over-blog.com - Contact - C.G.U. - Rémunération en droits d'auteur - Signaler un abus - Articles les plus commentés